Le métier de rédacteur web vous intéresse ou vous questionne ? Dans ce cas, vous savez peut-être qu’il existe différentes façons de l’exercer. Conditions et horaires de travail, volume à produire, gestion clients ou non, tâches administratives à assurer en supplément ou pas, liberté de ton, du choix des sujets… Autant d’aspects que je vous recommande d’évoquer et même d’étudier, avant de vous lancer.
De mon côté, j’ai immédiatement déclaré une autoentreprise, devenue microentreprise puis entreprise individuelle. J’aurais aussi pu postuler et chercher à me faire embaucher. Alors pourquoi ce choix ?
Devenir rédacteur web freelance par passion
Comme certains ne sont pas faits pour le mariage, d’autres ne sont pas faits pour le salariat. Et surtout, ne voyez là aucune analogie avec la pression de l’engagement ?. Ainsi, ces libertaires par conviction se tournent-ils de plus en plus souvent vers la vie de freelance.
Au départ débordée par des obligations que je ne maitrisais pas, je me suis souvent demandé ce que le freelancing avait de tellement intéressant. Puis, au fur et à mesure de la découverte de ce nouveau bocal numérique qui allait être le mien, j’ai fini par comprendre : « être indépendant » est une passion. Pour la liberté, mais aussi par amour pour le travail bien fait et pour la fierté de soi. Il s’agit de vouloir être à la barre de sa propre vie (pas uniquement professionnelle), d’accepter de gérer toutes les tâches de A à Z, d’aimer être tranquille (seul.e) au bureau, mais aussi de supporter la pression.
choisir un statut d’entreprise
Le rédacteur web freelance dispose de plusieurs options en termes de statut d’entreprise. Parmi les choix les plus évidents (le mien notamment), la microentreprise offre de nombreux avantages.
Simplicité administrative et comptable, régime fiscal attrayant (entre autres grâce au prélèvement libératoire de l’impôt sur le revenu) la microentreprise est idéale pour lancer une activité freelance rapidement. Notez quand même si vous envisagez une croissance importante, que l’entreprise individuelle ou la création d’une société pourraient être plus intéressantes car moins limitantes.
Choisir le statut approprié dépend donc de vos objectifs et de l’envergure de votre activité de rédacteur web freelance.
Se lancer en rédaction web et créer sa propre expérience
À l’inverse, il arrive que le freelance prenne cette voie par défaut. Si la vocation s’avère plus motivante, il faut reconnaitre au freelancing la générosité d’ouvrir le champ des possibles.
Les zones de faible emploi peuvent en partie contourner le problème par le développement d’un réseau d’indépendants connectés, capables de travailler avec le monde entier depuis chez eux. En effet, la technologie nous permet aujourd’hui des rencontres plus vraies que nature et très efficaces, grâce Google Meet ou Zoom.
Opter pour une stratégie entrepreneuriale, prendre des décisions et s’y tenir
Le rédacteur web indépendant présente parfois des ressemblances avec l’ermite des montages (sauf que lui a besoin d’une connexion fibre fonctionnelle). Souvent solitaire j’ai, par exemple, besoin du plus grand calme pour écrire. Ainsi, chez moi ne suis-je dérangée par personne (ou presque), contrainte par aucun manager (si ce n’est moi-même) et totalement libre de mon organisation et de mes décisions.
Les missions freelance
Avant de savoir gérer un contrat, il faut le trouver. Il s’agit sans doute d’une des facettes les plus difficiles à appréhender pour les rédacteurs web freelances débutant, surtout s’ils ont été salariés avant. La recherche de prospects. Si le sujet vous intéresse, je vous propose un focus sur la façon dont je procède pour trouver et gérer mes contrats de rédactrice web.
Les clients et le client idéal
Il y a les bons… et les très bons ! Je suis sans doute un peu naïve, mais je persiste à croire que les mauvais clients ne sont pas si nombreux. Les mauvaises expériences peuvent l’être par contre. Surtout au début, par manque de connaissances notamment.
Quoi qu’il en soit, indépendant niveau débutant ou senior, soyez sûr de votre proposition, mais n’hésitez pas ponctuellement, à vous remettre en question. Cela ne peut pas faire de mal, surtout si vous exercez seul en home office, et cela permet de trouver des solutions plus facilement.
Le cas des plateformes de rédaction web
Vaste, mais surtout récurrente question dans le petit monde confiné des rédacteurs web : les plateformes de rédaction sont-elles profitables ou non à notre activité ? Rien n’est moins sûr et pourtant, le contraire n’est pas non plus prouvé.
Le problème ? Un manque cruel de (considération) rémunération de ces rédacteurs affiliés, qui entraine assez logiquement un manque de qualité ou une image biaisée de la profession. Il faut dire qu’il y a plateforme et plateforme. Je ne suis pas spécialiste du sujet, mais je dois encore avoir quelques profils en sommeil ici ou là. Malgré ça, il y a des années que je n’ai plus recours à leur service.
Ce qu’il faut savoir. Aujourd’hui, certaines plateformes de rédacteurs s’attachent à proposer un service qualitatif et rémunèrent donc mieux les rédacteurs qu’elles font travailler. De plus, leurs services peuvent être utiles pour se faire un nom auprès de certains professionnels, notamment SEO.
Rédaction web et intelligence artificielle : le clash ?
Tout nouveau tout chaud (plus ou moins quand même) l’intelligence artificielle, IA de son petit nom, débarque dans nos vies à grand renfort de promotions. En tant que rédactrice web, de prime abord l’IA c’est un peu le requin qui tourne sous ton bateau gonflable. Au secours, cet outil incroyable, je le reconnais volontiers, va me remplacer, rien de moins, et tout ça gratuitement. La notion de gratuité est cependant à mettre en perspective avec le cout énergétique et environnemental de l’IA, mais, c’est un autre sujet.
Après quelques tours de piste et deux ou trois échauffements, l’IA risque de remplacer une partie des rédacteurs c’est sans doute vrai. Notamment ceux que j’appelle les « rédacteurs techniques » dont le travail est essentiellement tourné vers la description, ce que l’IA sait très bien faire. Et encore, tous les entrepreneurs ne souhaiteront pas confier leurs travaux de rédaction à une machine, même gratuite.
En réalité, je pense qu’il y a de la place pour l’IA et pour la rédaction web SEO, la vraie, celle qui appelle les émotions, la sensibilité, le grain des mots et le contact humain. Rendez-vous dans un an pour savoir si j’avais raison !
Le freelance rédacteur et ses revenus
Nous voici arrivés au nœud de l’histoire. Le salaire du rédacteur web est-il suffisant pour vivre ? Pour bien vivre ? Pour se laisser vivre ? Évidemment, tout dépend de vos paramètres. Toutefois, la question légitime revient souvent : vais-je réussir à gagner de l’argent en tant qu’indépendant ?
La peur du contrat qui ne viendrait pas
Elle est constante au début. Quelque temps avant de terminer une mission, l’angoisse monte, de quoi sera fait le prochain contrat et surtout, sera-t-il au rendez-vous ? Vais-je pouvoir payer le prochain loyer ? Mon client reviendra-t-il vers moi ? Si oui, quand ? Avec le temps, on apprend à ne pas attendre la fin d’une mission pour trouver la suivante (surtout pas) et à miser sur les missions récurrentes qui se transforment souvent, en accompagnement éditorial.
Des bénéfices financiers parfois difficiles à quantifier et à anticiper
Lié à la crainte du contrat qui ne vient pas, le manque de visibilité financière, la peur de voir ses revenus baisser ou simplement fluctuer d’un mois à l’autre, peut se révéler paralysante. Contrairement au salarié, le freelance ne dispose pas d’un revenu fixe versé à la même date chaque mois.
Il lui faut sans cesse — ou au moins régulièrement — chercher de nouveaux contrats pour remplir son planning et s’assurer des revenus suffisants pour ses besoins. Si cela peut vous rassurer, cette situation s’améliore normalement très rapidement avec l’expérience.
Une comptabilité et un fonctionnement à appréhender
Il vous faudra sans doute batailler (avec votre banque, vos créanciers, votre propriétaire…) avec l’idée généralement acquise que les revenus de chacun tombent régulièrement et sont d’un même montant.
Si vous passez d’abord par la case salariée pour ensuite vous lancer en tant qu’indépendant, c’est avec vous-même qu’il faudra parfois lutter, et avec vos factures mensuelles ! Difficile en effet de s’arranger avec les mois creux, les factures à régler et le stress que cette situation peut engendrer.
Le freelance et sa rémunération doivent apprendre à s’apprivoiser l’un l’autre. Avec le temps — et les missions devenant plus régulières — l’exercice tient plus de concentration que de l’équilibrisme.
Une aventure digitale pour laquelle je ne me pensais pas taillée
En 2010, quand j’ai commencé, je me suis beaucoup, beaucoup posé ces questions et de nombreuses autres. En 2012 aussi (l’année de la fin du monde annoncée, vous vous souvenez ?). En 2013 et en 2014 encore, mais un peu moins.
Et puis, à partir de 2015 tout a commencé à rouler. J’ai eu moins peur, j’ai pris (un peu) confiance en moi et en mes capacités de rédactrice. Des clients m’ont aidé en repassant commande, en étant satisfaits de mon travail, en me recommandant. Et, progressivement, j’ai pris conscience que je devenais une « freelance ».
Mais pas une freelance sans cesse entre deux trains et deux rendez-vous. Ils existent et j’admire leur énergie. Moi j’ai le freelancing discret. Je travaille beaucoup — encore aujourd’hui — mais je suis là chaque jour, quand ma fille rentre de l’école. J’élève des poules, je récupère leurs œufs frais et je recueille des chats. Un vrai cliché ?! Je suis toujours (ou presque !) heureuse de me lever le matin, j’aime mon activité et la façon dont je la pratique.
En 2020, année spéciale s’il en est, mon activité de créatrice de contenu a encore évolué. Mon travail a payé, j’ai brisé un plafond de verre et j’en suis heureuse. Pourtant, en mars, au moment du premier confinement, dans mon esprit, rien n’était moins sûr.
Être rédacteur freelance et travailler en temps de pandémie : une épreuve de force ?
En mars 2020, toutes les entreprises ou presque ont fermé leurs portes. Les budgets publicitaires ont fondu, le besoin de communication s’est tari. Difficile alors de savoir quoi dire, quoi écrire. Il semblait que plus personne n’aurait besoin ni de marketing ni de rédaction web. Le temps était comme suspendu.
Et puis — le web ne meurt jamais — certains acteurs ont su tirer profit de cette pause. Ils ont eu besoin de communiquer à nouveau. Rassurer les clients, les ramener à soi, faire de la pédagogie et vendre en ligne aussi. Le secteur du e-commerce a connu un incroyable rebond. On ne se déplaçait plus, on commandait tout, on faisait livrer, on cliquait pour collecter.
Mais, tous ces nouveaux modes de fonctionnement, il a fallu les expliquer, démontrer leur utilité, les mettre en avant. Le rédacteur web était là pour ça. Il l’est encore aujourd’hui.
Adapter le ton, utiliser les mots justes, trouver quoi dire et à qui. Seul parfois, accompagné du SEO ou du service web marketing souvent, il a prêté ses mots aux entreprises, aux artisans, aux TPE et aux PME, qui ne les trouvaient pas, ou plus.
Alors oui, rédiger en temps de pandémie fut une sacrée épreuve de résilience et m’a demandé une forte dose d’adaptabilité et de persévérance. Je n’ai jamais autant travaillé ! Mais, jamais je n’ai regretté d’avoir osé devenir rédactrice web freelance, encore moins à ce moment-là. À moi aujourd’hui, de continuer ma quête et d’enrichir le métier.
Rédacteur web freelance en 2023, ça veut dire quoi ?
Depuis, trois ans se sont écoulés. On a d’abord parlé de nouveau monde puis du monde d’après. Progressivement, des mots tels que « pénuries », « risques climatiques », ou « black out électrique » se sont invités. Le monde a changé. De nouveaux enjeux sont nés et dorénavant, la résilience est de mise. Résilience économique, écologique, mais aussi résilience émotionnelle.
Ainsi, quoi que dise le nouveau monde, quelles que soient sa forme et ses exigences, oser la rédaction web freelance reste une des meilleures décisions prises dans ma vie. Pour toutes les rencontres enrichissantes, pour toutes les belles émotions, pour les échecs qui m’ont aidé à grandir, mais surtout pour toutes les belles réussites engendrées et la persévérance puisée en moi-même, je ne regrette pas une seule de ces 12 années.
Aussi, si j’ai su me dépasser, me lancer et me maintenir sans y laisser (trop) de plumes, je vous encourage à faire de même face à vos propres objectifs. Osez et misez sur votre persévérance !